Manifestation de soutien devant l'ambassade libyenne au Caire
Bashar était à Benghazi, où il a grandi, il y a encore deux semaines.
Il est rentré en Egypte, où il travaille dans une compagnie pétrolière, le 12 février 2011, au lendemain de la chute d'Hosni Moubarak.
A l'époque, ses amis lui ont dit "Kadhafi est le prochain" ! Mais il leur a répondu "Moubarak is a joke !" ("Moubarak c'est une blague!"), pour souligner à quel point faire tomber le dictateur libyen semblait mission impossible.
Puis sa grande soeur, qui vit toujours à Bengazhi, l'a appelée quelques jours plus tard pour lui raconter le début des affrontements.
Ce samedi 19 février, c'est en pleurant et criant qu'elle a décroché le téléphone pour témoigner des violences à son frère.
Depuis, avec son mari, ils se sont éloignés du centre-ville, épicentre de la contestation.
Devant l'ambassade libyenne au Caire, où une centaine de manifestants se sont rassemblés, Bashar parle d'un "rêve". Il est encore surpris de la détermination de ses compatriotes.
Les habitants de la deuxième ville du pays résistent et veulent aller jusqu'au bout de la révolte. Le jeune libyen de 29 ans affirme : "c'est la guerre".
Il a téléphoné à un médecin de l'hôpital de la ville et selon ce dernier, il y a avait déjà plus de deux cents morts et six cents blessés ce week-end. Avec des amis égyptiens et libyens du Caire, ils ont commencé à organiser l'aide humanitaire pour envoyer au pays.
Bashar Telhj, en face de l'ambassade de Libye au Caire, le 20 février 2011
Bashar désire de tout coeur que Mouammar Kadhafi démissionne, il affirme que "c'est un voleur qui a pillé le pays". Le gouvernement a d'ailleurs pris cinq maisons appartenant à des membres de sa famille.
Toute sa vie il a eu peur de la répression. Au début de la contestation populaire, il n'osait même pas mettre des vidéos et commentaires sur facebook par crainte que l'on s'en prenne à sa famille en Libye.
Il ne pense pas que Kadhafi va démissionner comme l'ont fait ses homologues et voisins tunisien et égyptien. Mais Bashar affirme "nous allons le pousser à bout pour qu'il ne reste pas au pouvoir".
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