Alors que les égyptiens rejoignent assez facilement leur ville d'origine grâce à des bus qui leurs sont affrétés, les autres migrants restent parfois bloqués plusieurs jours à la frontière.

Ils étaient encore près de 7 000 ce mardi.

La plupart sont originaires du Bangladesh et d'Afrique subsaharienne. Ils travaillaient dans des entreprises de nettoyage ou de construction en Libye.
Beaucoup disent ne pas avoir été payés depuis trois ou quatre mois. Ils se retrouvent donc à la frontière sans argent.

Plus de la moitié sont bloqués car leurs passeports sont entre les mains des entreprises libyennes ou des autorités. Ils attendent donc des nouvelles de leurs ambassades et consulats, pour obtenir des documents de voyage. Ils doivent patienter au poste frontière dans des conditions de vie et d'hygiène très difficile.

SOT migrant ghanéen (anglais) : " Il n'y a pas de nourriture ni d'eau. On a froid, il n'y a pas de nourriture, il n'y a rien. On en a marre, on veut rentrer au Ghana"

Migrant ghanéen (anglais)
"On est arrivé il y a trois jours et toujours pas d'eau ni de nourriture. Même pas d'endroit où dormir. On a rien"

Migrant malien (français):

"Nous avons vu qu'il y a eu des morts dans la société à côté de nous (Benghazi). Chaque nuit on entendait les coups de fusils, on sortait de la maison et on se cachait, certains même creusaient des trous pour se cacher.

Vu les conditions du pays on a pas pu rester là-bas. On a contacté l'ambassade à Tripoli, on a demandé de l'aide pour qu'ils puissent venir nous chercher mais ils n'ont pas voulu nous écouter et n'ont rien voulu faire pour nous. On s'est débrouillé pour regagner la frontière. Là nous sommes ici mais on a toujours le même problème : on a appelé l'ambassade pour qu'ils viennent nous aider mais ils nous disent qu'ils ne peuvent rien faire".

Migrant bangladeshi (anglais):

"Il n'a pas d'eau, de nourriture et de toilette. Il y a avait beaucoup de violence à Benghazi et les étrangers étaient pris pour cible".